LES YAMAS
- Nathalie Calascione
- 1 mai 2024
- 7 min de lecture
LES YAMAS Règles de conduite sur comment vivre dans le monde
Le premier des 8 membres s’appelle Yama, qui concerne notre comportement et attitude envers les choses et les gens en dehors de nous même. A l’intérieur de Yama il y a 5 règles de conduite ou disciplines.

Ahimsa
La première de ces disciplines s’appelle Ahimsa qui peut être traduite comme non-violence ou ne pas faire de mal en pensée, parole ou action. Cela peut paraître simple sur une grande échelle, cependant lorsque l’on commence à l’étudier de plus près, on s’aperçoit que l’on peut être nuisible de bien plus de façons que l’on n’avait imaginé. Ahimsa peut être perçu sous différents angles.
On peut penser à devenir végétarien ; à être sensible à la nature et l’environnement ; à parler avec gentillesse à tout le monde, vos êtres proches comme à la caissière de votre épicerie ; d’essayer de ne pas avoir de pensées négatives envers les autres ; d’être gentil avec votre corps pendant votre pratique de yoga. La liste est sans fin.
Mais n’oubliez pas de pratiquer également ahimsa envers vous même. Par conséquent, on commence ou l’on est. Avec de la pratique, du temps, de la patience, vous arriverez finalement à apporter Ahimsa dans plus de domaine de votre vie. Pour l’instant soyez juste conscient. Regardez vous et la manière dont vous agissez avec les autres, vos paroles ou pensées envers autrui ou vous même. Alors peut être vous déciderez d’éliminer un peu de « himsa » (l’opposé de Ahimsa est violence, faire du mal) de votre vie. Peut être vous déciderez de faire de votre mieux pour ne pas dire des mots qui font du mal a votre partenaire. Où vous déciderez d’être plus aimable lorsque vous avez affaire à des étrangers. Vous pourriez décider de devenir végétarien ou végétalien. Vous pourriez décider de ne plus acheter de légumes emballés sous plastique pour éliminer l’excès de déchets qui endommage la nature. Ou vous déciderez de prendre les transports publics au lieu de votre voiture pour aller au travail. De nouveau la liste est sans fin.
Gardez à l’esprit de ne pas juger les autres ou bien vous-même. Chacun doit commencer ou il est et être reconnaissant pour chaque amélioration. Tout compte !!!
Satya
Qu’est-ce que la vérité ?
La deuxième yama dont Patanjali parle dans les Sutras du Yoga est Satya ou vérité.
La vérité semble quelque chose d’évident, ou bien c’est vrai ou ce ne l’est pas, n’est ce pas ? Alors même qu’il y a une partie évidente comme ne pas mentir, il y a aussi la vérité plus subtile : vérité envers soi même. J’aime un passage que j’ai lu de Judith Lasater au sujet de la vérité intérieure et la différence entre honnêteté et intégrité. Comme elle dit « l’honnêteté est-ce que nous faisons quand d’autres personne sont là et peuvent juger nos actions ou nos paroles. Avoir de l’intégrité c’est agir d’une manière honnête quand personne n’est là et personne ne saura jamais rien de nos actions ». J’irais même un peu plus loin dans cette direction. Combien de fois essayons nous de nous consoler avec de fausses vérités de manière à justifier nos actions, ou bien envers nous- mêmes ou envers les autres ? En résumé, être vrai veut dire de dire la vérité à soi même et aux autres.
Ma vérité contre ta vérité
Un autre niveau subtil de satya est de se rappeler que quelque chose peut seulement être votre vérité, pas la vérité. Nous avons tous vu quand plusieurs personnes racontent l’histoire d’un même événement, il y a toujours des différences. Est-ce parce qu’une personne ment ou est-ce parce que c’est leur vérité, la manière qu’ils perçurent les événements basée sur leur manière personnelle de voir les choses ? Qui peut dire que leur vérité n’est pas la bonne ? La pratique du yoga nous aide normalement à voir plus clair et avec beaucoup d’années de pratique consistante et d’auto critique nous nous approcherons plus près de voir la vérité sans que nos histoires personnelles, préjudices et jugements obscurcissent notre vision.
Superposer Satya sur Ahimsa
Les yamas ne doivent pas être pratiquées indépendamment l’unes de l’autre. Elles doivent êtres superposées et fondues ensemble l’une dans l’autre. Par conséquent, une part de satya et d’Ahimsa est d’essayer de ne pas dire de vérités qui blessent en même temps que de ne pas mentir. Ceci peut-être compliqué dans certaines situations.
Je crois que chacun doit trouver sa manière d’interpréter les yamas dans le contexte de sa vie. Découvrir ce qui vous mettra à l’aise dans vos interactions de tous les jours.
Prenons un exemple simple. Votre amie vous demande si vous aimez sa nouvelle robe (vous pensez qu’elle est horrible). Que dites-vous ? Vous ne voulez pas la blesser, causer « himsa » en lui disant qu’elle est horrible. De même, vous ne voulez pas lui mentir juste pour qu’elle se sente bien sur le moment. Chacun verra la situation sous un angle différent et doit trouver la solution qu’il pense être la plus appropriée et la plus près de ses valeurs personnelles.
Ceci est un exemple qui vraisemblablement ne créerait pas trop de « himsa » si vous disiez la vérité et ne semble pas être un gros mensonge si vous décidiez de dire quelque chose pour qu’elle se sente bien. Pourtant, la manière dont vous réglez cette simple situation peut-être une réflexion sur comment vous appréhender d’autres situations qui pourraient vous causer à vous égarer dans d’autres mi-vérités blessantes.
Considération
Pouvez-vous trouver d’autres manières de dire la vérité sans utiliser des mots ou des tons qui blessent ?
Voila des choses à garder en tête pendant que vous vaquez à vos occupations. Rappelez vous de juste vous observer dans vos interactions journalières, ne jugez pas. Trouvez quelques sujets où vous sentez que vous pouvez effectuer des changements. Mais ne soyez pas impatients si vous n’arrivez pas à atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés. Personne n’est parfait. Soyez indulgent envers vous-même.
Asteya
Ne pas voler.
Cette Yama est plutôt directe ; ne prenez pas ce qui ne vous appartient pas. Cela concerne les objets mais également les choses plus subtiles comme la confiance de quelqu’un, le bonheur, la gloire, la réputation, etc. Devenir conscient qu’en se moquant de quelqu’un on peut dérober une partie de la confiance de cette personne ou qu’en critiquant quelqu’un on peut lui dérober un morceau de bonheur. Parfois nous parlons ou agissons sans réfléchir sur la portée de quelques mots qui peuvent enlever quelque chose de tendre à quelqu’un. Même des souvenirs heureux peuvent être dérober par les mots durs d’un autre.
Sur Consommation
Qu’en est il de prendre plus des ressources de la terre qu’il n’est vraiment nécessaire. C’est volé à d’autres qui n’ont pas assez parce qu’ont leur a enlevé l’énergie et les opportunités. Pensez y à deux fois chaque fois que vous achetez quelque chose (est-ce vraiment utile ou nécessaire ?) et chaque fois que vous vous débarrassez de quelque chose (ou est-ce que cela va aller ?).
Les Yama Entremêlées
Une fois encore nous voyons comment les Yamas sont liées. Il est facile de voir comment « steya » (l’opposé d’asteya est voler) peut mener à himsa ou la violence.
Brahmacarya
La quatrième des 5 Yamas est Brahmacarya. Je trouve celle là la plus difficile des Yamas à comprendre parce que l’intensité de la discipline a plein de niveaux différents, dépendant de l’interprétation du professeur. De l’abstinence totale à la manière dont Desikachar la décris dans « Le Cœur du Yoga »: « ....brahmacarya suggère que nous devrions former des relations qui favorisent notre compréhension des vérités les plus hautes. Si les plaisirs sensuels font parti de ces relations, nous devons faire attention que nous gardions notre direction et ne nous égarions pas. »
La superposer avec non-violence et vérité
Je préfère l’interprétation de Desikachar parce que je ressens qu’elle peut être aligner plus facilement avec le mode de vie Occidental moderne. J’aime incorporer Brahmacarya dans ma vie en faisant de mon mieux pour rester conscient dans les relations de ma vie. En combinaison avec Ahimsa et Satya, cela veut dire de ne pas utiliser votre énergie sexuelle de manière qui pourrait blesser ou tromper quelqu’un. Eviter les obsessions sexuelles, les mœurs faciles.
« Simplement comprendre et exercer nos instincts dans leur propres contextes. » Georg Feuerstein
Simplement rester fidèle
Si on est dans une relation sexuelle avec quelqu’un, simplement rester fidèle et honnête, dans une relation monogame est pratiquer Brahmacarya. Aussi, pendant que l’on fait l’amour, rester dans le présent, apprécier la beauté, l’amour dans l’union de deux esprits.
Abstinence
Pour certains, l’abstinence peut sembler comme un choix approprié même si c’est seulement pour une certaine période de leur vie. Ils peuvent sentir qu’il est plus important pour eux de diriger leur énergie sexuelle vers d’autres activités de leur vie : se découvrir ou se guérir, dévotion envers leur pratique de yoga, ou dévotion envers Dieu.
Le tout est de découvrir ce qui est le plus approprié pour chacun de nous, à chaque étape de notre vie, tout en restant ouvert, conscient, sans juger, tendre et gentil. Ce ne sont pas des taches faciles, et c’est l’une des raisons pour laquelle nous pratiquons les asanas de l’Ashtanga Yoga. Prendre le temps de s’occuper de nous, de calmer et purifier le mental, cela nous aide à rester centré, et équilibré à travers la journée.
Aparigraha
La cinquième Yama
La cinquième et dernière yama est Aparigraha qui est généralement traduite comme non avidité. Ne pas être avide c’est de seulement prendre ce qui est vraiment nécessaire, sans plus.
Dans un monde plein de stimulation
Tout autour de nous nous entraîne à acheter plus, faire plus, manger plus, prendre plus ! Comment savoir ce qui est plus que nécessaire ? La publicité nous crée sans cesse des besoins pour acheter les derniers gadgets, les dernières tendances cool, une maison plus grande, une voiture plus rapide. Tout cela est supposé rendre nos vies plus efficaces, intéressantes, amusantes, heureuses. Nous nous disons « je serais plus content lorsque mes désires seront assouvis ». Cependant en inspectant de plus près on s’aperçoit que l’assouvissement d’un désire mène normalement à un nouveau désire « qui m’apportera ce bonheur tant désiré ».
Où cela s’arrête-t-il ?
Cela s’arrête lorsque nous sommes contents avec ce que nous avons maintenant. Cela ne veut pas dire que nous n’avons plus de désires, cela veut juste dire que nous sommes satisfait où nous sommes maintenant et que nous sommes conscient d’être content en prenant seulement ce qui est nécessaire. Apportons plus de conscience dans nos vies de manière à voir lorsque nous sommes avides ou avons trop envie de quelque chose.
Ne pas prendre avantage d’une situation
L’avidité ne se présente pas seulement sous la forme de matérialisme, on peut être avide lorsque l’on prend l’avantage d’une situation. Par exemple, cet ami proche que semble être là pour vous non-stop. Qui écoute sans arrêt, qui donne toujours, une compréhension sans limite. Examinez la relation, prenez vous de trop ? C’est facile de prendre des gens généreux et d’oublier Aparigraha, parce qu’ils s’offrent.
Dans notre pratique des asanas
Aparigraha peut être appliqué aussi pendant notre pratique quand nous nous forçons avidement dans une position en dépit du peu d’enthousiasme de notre corps. Ou désirons avoir une pratique comme untel.
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